AVEC LA DUCATI, MáRQUEZ N'AIME PLUS PRENDRE D'ASPIRATION

Le GP d'Espagne a marqué une étape notable dans le retour au premier plan de Marc Márquez. L'Espagnol a lui-même fait savoir qu'on pouvait arrêter de commenter son "adaptation", celle-ci étant désormais terminée. Lui qui, il y a moins de trois mois, disait ne pas encore savoir comment piloter la Ducati, voilà qu'il est désormais "entré" dans la Ducati, avec ses spécificités et sa manière d'être maniée, et on l'a senti prendre de plus en plus de plaisir avec une moto qui ne lui est plus étrangère.

L'un des éléments que Márquez a pu souligner, non sans fierté, c'est qu'il n'a plus besoin de se positionner dans la roue d'un autre pilote pour aller chercher la meilleure performance. C'est seul en effet qu'il a décroché à Jerez sa première pole position avec la Ducati, seul aussi qu'il avait obtenu la veille son ticket d'accès direct pour la Q2.

"L'année dernière, je cherchais tout le temps à profiter d'une aspiration. Cette année, c'est complètement le contraire. Je cherche tout le temps à être seul, même dans les tours rapides", a-t-il fait remarquer. "Avec la Honda j'étais meilleur quand je suivais quelqu'un, alors qu'avec cette moto je suis meilleur quand je suis seul. C'est quelque chose qui me plaît."

La situation s'inverse même puisqu'on a vu Pecco Bagnaia prendre sa roue à Jerez, ce qu'il vit visiblement en toute décontraction : "C'est bien pour moi. Quand quelqu'un prend votre aspiration, ça veut dire que vous êtes rapide. L'année dernière, j'ai souvent utilisé son aspiration parce qu'il était le plus rapide, et maintenant, il prend mon aspiration. […] C'est quelque chose de naturel en course, parfois on est suivi et parfois on suit."

Au fur et à mesure qu'il se révèle au guidon de la Ducati, on prend sans doute de plus en plus conscience des limites qui étaient les siennes avec la Honda, qu'il cherchait à compenser par tous les moyens, y compris en se calant systématiquement dans une roue adverse quand venait l'heure de claquer un temps. Mais cela va au-delà et Márquez opère véritablement une bascule vers un nouvel ADN de pilote, avec un style en mutation.

"Avec cette moto, j'ai le sentiment que certains des points forts de mon style de pilotage sont un peu plus faibles, mais certains des points faibles sont un peu plus forts", observait-il après s'être battu pour la victoire en Andalousie, soulignant par ailleurs les qualités manifeste d'une moto avec laquelle il a pu créer une symbiose après 11 ans sur la Honda.

"Pour moi, la Ducati est la moto qui est la plus complète sur tous les circuits. Bien sûr, un constructeur va émerger sur une piste et un autre constructeur sur une autre piste, mais c'est une moto avec laquelle, quand on comprend son potentiel et comment l'utiliser, les chronos arrivent. Je ne sais pas pourquoi ! Mais parfois, c'est étrange, parce qu'on prend la piste et les chronos arrivent."

"Je ne fais rien de spécial, contrairement au passé où je partais parfois en glisse avec les deux pneus, ou bien je me battais avec l'avant. Avec cette moto, pour le moment, je suis doux et les chronos arrivent. Ça, aussi, ça m'apporte toujours plus de confiance", a souligné le pilote Gresini, désormais en quête d'une victoire après sa première pole et son premier podium.

"Ce qu'il y a de bien pour moi, c'est que je n'ai toujours pas eu de chute due au fait d'avoir surpiloté", a-t-il par ailleurs ajouté, voyant dans les chutes subies jusqu'ici des explications extérieures et non le signe qu'il aurait cherché à "surpiloter et bloquer l'avant ou perdre l'arrière". On peut y voir le signe qu'il est à l'aise. Lui, retient surtout qu'il n'est pas à son maximum : "J'ai encore de la marge pour comprendre où se trouve la limite."

Lire aussi :Márquez commence à vraiment chercher la performance sur la DucatiMarc Márquez sur le podium : "Ma deuxième vie commence"

2024-05-08T17:08:08Z dg43tfdfdgfd