LéVIS PROMET DE «STOPPER L’HéMORRAGIE DU TRANSPORT COLLECTIF VERS L’AUTOMOBILE»

Dans sa vision de la mobilité pour la prochaine décennie, la Ville de Lévis mise sur l’élargissement de ses principaux axes routiers et sur l’aménagement d’un nombre encore indéterminé de voies réservées pour « stopper l’hémorragie du transport collectif vers l’automobile. »

Devant une croissance démographique exponentielle et une congestion de plus en plus irritante pour sa population, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, promet de prendre à bras-le-corps le dossier du transport sur son territoire.

Au cours des 10 prochaines années, Lévis n’aura rien à envier à Montréal en termes de cônes orange sur ses routes. Les chantiers promettent de pousser aux quatre coins de la ville : à l’embouchure des ponts, sur les principaux axes qui traversent Lévis du nord au sud et d’est en ouest, et sur l’autoroute 20 promise à passer à trois voies de chaque côté.

Sans s’avancer sur la facture associée à ces travaux, le maire promet que la Ville les a soumis au « tamis de [sa] capacité de payer. » Hors de question, souligne-t-il encore, de taxer davantage un contribuable « rendu au bout. »

La Ville présente sa vision à quelques semaines du dépôt attendu de la proposition de CPDQ Infra pour doter Québec et sa région d’un réseau structurant. Peu importe le résultat de l’analyse, les travaux soumis par Lévis doivent se réaliser, assure le maire.

« Même si on décide de faire un lien autoroutier entre les deux rives, ça va prendre plusieurs années, explique Gilles Lehouillier. Entretemps, il faut organiser notre mobilité de façon adéquate — c’est la raison pour laquelle le transport collectif est au coeur de nos priorités. Nous voulons stopper l’hémorragie du transport collectif vers l’automobile. »

L’administration attend néanmoins la réalisation de ses études d’opportunité pour déterminer le nombre exact de voies réservées aux autobus qu’elle entend implanter en bordure de ses grands axes. Pour le moment, seules les voies déjà confirmées sur certains tronçons du boulevard Guillaume-Couture et de la route des Rivières sortiront pour sûr de terre.

Manque d’ambition, décrie l’opposition

L’autobus a bel et bien besoin d’amour, concède le parti d’opposition Repensons Lévis. Environ 85 % de la population se déplace en automobile, même pour des distances de moins d’un kilomètre. Selon une étude de l’Université Laval réalisée en 2021, moins d’un autobus sur deux respectait son horaire en période de pointe du soir.

L’opposition blâme l’administration en place pour la mainmise de l’automobile sur les habitudes de déplacement de la population.

« En 10 ans, l’ambition d’améliorer le transport en commun s’est résumée à un maigre 1 % de part modale. On est passé de 4 % à 5 % de gens qui utilisent le bus pour se déplacer alors que d’autres villes sont beaucoup plus ambitieuses, déplore le chef nouvellement élu de la formation, Serge Bonin. Avec l’augmentation de la population, le résultat est une augmentation absolue du nombre de voitures et un ralentissement de la circulation dans plusieurs secteurs. »

Malgré son ambition affichée, la Ville de Lévis attend d’avoir en main la prochaine mouture de l’enquête Origine Destination attendue en 2025 avant d’avancer un chiffre sur le transfert de part modale espéré au terme de ses chantiers.

Aux yeux du maire de Lévis, l’amélioration de la fluidité devra se traduire assurément par un grand achalandage dans les autobus de la Société de transport de Lévis. « Notre objectif, c’est d’offrir un service aux heures de pointe à toutes les sept minutes, voire aux cinq minutes, rappelle Gilles Lehouilllier. Si vous n’avez pas amélioré les bouchons de fluidité comme on est en train de le faire là, vous ne ferez pas vos gains parce que vos autobus vont toujours être en retard. »

« M. Lehouillier manque d’ambition, réplique le second élu de Repensons Lévis, Alexandre Fallu. Il avait l’occasion à son entrée en poste comme maire en 2013 de livrer le projet structurant LINEA totalisant 17 km. [Aujourd’hui], il nous offre un projet de deux petits bouts de 2,9 km sur le boulevard Guillaume-Couture. »

Du vélo partagé à Lévis

Mis à part le réaménagement de l’échangeur à l’extrémité sud des ponts et l’élargissement de ses principaux axes routiers, Lévis veut aussi bonifier le transport actif sur son territoire, en inaugurant, dès l’an prochain, dix stations àVélo sur son territoire.

Ce service de vélos partagés, fort populaires à Québec, doit en mettre 100 en circulation à Lévis. L’emplacement des stations demeure à déterminer mais Gilles Lehouillier voit certains incontournables, notamment à la tête des ponts et à proximité de la traverse entre Québec et Lévis.

La Ville ambitionne aussi de créer un corridor cyclable de 16 km accessible à l’année entre le pont de Québec et le cégep de Lévis. Six kilomètres sont déjà sortis de terre et sont en voie de l’être : Lévis entend compléter les 10 autres au cours de la prochaine décennie, en plus de bonifier l’enveloppe dédiée au développement du transport actif dans les périphéries.

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