CHEVROLET TRAVERSE 2024 : PRESQUE TOUTES LES CARTES SONT SUR LA TABLE

On peut dire que Chevrolet semble déterminée à ne plus faire office de figurante. Le constructeur à la ferme intention de devenir un joueur de premier plan dans tous les segments de VUS. Les nouveautés et les annonces se succèdent à la vitesse grand V. Et l’une des catégories ou Chevrolet brille par son anonymat, c’est celle des VUS intermédiaires à 3 rangées de sièges. Sur notre marché depuis 2008 et remplacé en 2018, le Chevrolet Traverse arrive avec une 3e génération en 2024. Cette fois, GM met presque toutes les cartes sur la table, y compris quelques as, pour mettre la main sur le segment.

Ravageur

Le Traverse adopte depuis 2018 une approche stylistique orientée vers la sportivité et le dynamisme plutôt que sur des lignes génériques comme plusieurs de ses concurrents. En 2023, le Traverse proposait 6 versions. Avec le changement de génération, il n’en reste plus que 3. Fini le modèle LS au Canada, on commence avec le LT dont le prix de base est de 50 825 $. Cette version propose une devanture plus « classique » qui montre des accents de chrome et des jantes de 18 pouces ou, en option, de 20 pouces. Son pare-chocs est aussi agencé au reste de la carrosserie. Ce modèle n’était pas présent au lancement.

Nouveauté en 2024 : le Z71 à partir de 56 825 $. Chevrolet offre pour la première fois sur le Traverse une version axée sur le hors-route. Ce n’est rien d’étonnant si l’on considère le fait que Nissan (Pathfinder Rock Creek), Ford (Explorer Timberline), Honda (Pilot TrailSport) et Kia (Telluride X-Pro) exploitent toute cette avenue, et que le succès est au rendez-vous. Avec le Z71, il n’y a pas de banalité en matière de style, on sort toutes les cartes nécessaires comme une partie avant exclusive qui affiche des accents noir lustré, une fausse plaque de protection grise flanquée de crochets d’arrimage rouges, des jantes de 18 pouces équipées de pneus Goodyear Wrangler Territory AT, des suspensions surélevées de 1,2 pouce et de véritables plaques de protection en métal sous le véhicule. Malgré ces améliorations, à 7,76 pouces, la garde au sol ne bat que celle du Nissan Pathfinder Rock Creek.

Le RS trône maintenant au sommet de la gamme avec un prix de départ de 65 725 $. Sur ce modèle, Chevrolet joue la carte de la sportivité. Les principaux éléments distinctifs sont les pare-chocs presque entièrement en noir lustré et la présence de jantes de 22 pouces peintes en noir. Tout comme le Z71, il n’y a aucun accent de chrome sur la carrosserie. Il faut noter que toutes les versions du Traverse viennent avec 4 embouts d’échappement rectangulaires.

Les as

L’esthétique joue un rôle important, mais l’aspect pratique se distingue encore plus quand on parle d’un véhicule qui affiche une vocation familiale comme le Traverse. On vit dans un monde d’écrans, et l’on est bien servi dans le Traverse. Dès le modèle de base, on obtient une instrumentation avec affichage de 11 pouces hautement polyvalente où l’on compte plusieurs tableaux qui vont de très épurés à la carte routière complète.

Même chose pour ce qui est de l’écran du système multimédia de 17,7 pouces. Il est gigantesque et intègre presque toutes les commandes, y compris celles de la gestion des phares. Dans son cas, difficile de le prendre en défaut, l’ergonomie est excellente, les commandes se trouvent facilement et sont de bonnes dimensions. De plus, pour nous faciliter la vie, il vient avec la Suite Google.

Les sièges sont trop américanisés, dans la mesure que l’on compte sur peu de maintien. Les sièges chauffants sont de série, mais, pour avoir droit à la ventilation, on doit choisir le RS. Même chose pour le siège du passager qui est à réglage mécanique. Avec le tableau de bord bas, on obtient une bonne visibilité. Toutefois, il y a une concession à faire aux ¾ arrière en raison du pilier C qui est massif. Sa position obstrue la vue extérieure pour les passagers assis dans la 3e rangée de sièges.

À la 2e rangée, on obtient un traitement royal. L’ouverture et l’angle de la portière impressionnent. Les assises sont sur glissières, et le dossier est inclinable pour plus de confort et d’espace. Il est important de noter que seule la version LT peut recevoir en option, mais sans frais, une banquette pleine au centre qui permet une configuration à 8 places (2-3-3). Les Z71 et RS comptent 7 places (2-2-3). L’accès à la 3e rangée de sièges n’est pas optimal malgré l’ouverture de la portière. L’opération pour rabattre le siège est simple. Le confort à la 3e rangée dépend de la coopération des passagers de la 2e rangée et de la position de l’assise sur les glissières. Il faut noter que le Z71 peut recevoir un toit panoramique en option (1 695 $), alors qu’il est de série sur le RS.

Le Traverse s’est toujours distingué comme étant l’un des plus spacieux de son segment, c’est encore le cas. Avec tous les dossiers en place, le volume est de 638 litres ; en configuration à 4 ou à 5 places, il passe à 1 603 litres ; si l’on abaisse tous les dossiers, il atteint 2 764 litres. Ces chiffres le placent en 2e position dans le segment, derrière le Honda Pilot.

Dans la tendance

Chevrolet suit la tendance de la réduction des cylindrées qu’on observe dans l’industrie depuis des années. Terminé le V6 de 3,6 litres, on ne propose qu’un 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres (LK0). Ce moteur est un dérivé, un peu plus complexe, du 2,7 -litres qu’on connaît bien dans divers produits GM. Ce 2,5-litres développe une puissance de 328 chevaux et produit un couple de 326 livres-pieds. Il y a des gains partout par rapport au V6, mais aucune hybridation sous une forme ou une autre pour le moment.

Ce moteur ne manque pas de puissance et est bien adapté. Cependant, comme presque tous les petits moteurs de GM, il est bruyant et râleur à l’accélération et en reprise. GM délaisse la boîte de vitesses automatique à 9 rapports au profit d’une nouvelle variation à 8 rapports. GM a carrément retiré un rapport. Les ingénieurs disent que cette configuration permet d’améliorer le rendement mécanique et la consommation du véhicule. Les conditions de l’essai n’ont pas permis d’obtenir une consommation moyenne, mais le constructeur avance 13,9 litres/100 kilomètres en ville et 9,6 litres/100 kilomètres sur route. Ce sont des chiffres décevants étant majoritairement au-dessus dans le segment. Pire encore, la cote sur autoroute est identique et la cote en ville est supérieure de 0,1/100 kilomètres qu’avec le 3,6 litres.

J’espérais que Chevrolet abandonne son approche de rouage à activation manuelle. Le Traverse est de facto un rouage du type traction. Le système n’est pas réactif dans la mesure où l’on doit activer manuellement l’AWD ou engager un mode de conduite comme Boue, Neige ou Hors route. Le mode Sport permet autant la traction que l’intégrale, mais si l’on joue trop de l’accélération, il nous recommande de mettre l’AWD! Ça serait plus simple s’il se gérait lui-même! Le Traverse peut remorquer jusqu’à 2 268 kilos (5 000 livres) quand le véhicule est équipé de l’ensemble remorquage. Durant la présentation, Chevrolet n’était pas en mesure de nous dire quelle est la capacité sans l’ensemble, pas plus que le prix de l’option.

Sur la route, le Traverse n’offre pas une expérience de conduite à la hauteur de son look sportif. La direction est très floue au centre et ne communique pas du tout. Pour y pallier, on peut toujours activer la conduite semi-autonome mains libres Super Cruise qui se montre très efficace. Les suspensions du Z71 sont plus confortables avec leurs amortisseurs hydrauliques de conception ZF que les ZF standard du RS. Les pneus de 18 pouces aident aussi à l’absorption des défauts de la route par comparaison avec le RS avec ses 22 pouces. Autre point qui mériterait un ajustement, la pédale de frein est très spongieuse tout en étant ferme. Elle ne donne pas une sensation rassurante en freinage appuyé.

Conclusion

Le Traverse n’est pas parfait, mais est plus concurrentiel qu’il ne l’était. Il offre des avantages nombreux comme l’espace et la présentation intérieure moderne. En revanche, pour avoir droit à tous les jouets, il faut décaisser plus de 65 000 $ pour le RS. C’est cher même si l’on retrouve un équipement complet. On perd quelques caractéristiques de luxe, mais le Z71 représente un choix plus digeste financièrement.

Pour le moment, si l’on considère le fait que le Traverse obtient un nouveau moteur et une nouvelle transmission, il est impératif de prendre du recul et d’évaluer sa fiabilité. Le 2.7 T a bien fait, mais ce 2.5 T doit aussi faire ses preuves. Nous vous recommandons d’attendre avant de procéder à son achat.

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