FORD MUSTANG PREMIUM CABRIOLET 2024 : « C’EST POUR LE VOYAGE à LAS VEGAS! »

Pour la majorité des gens, une Ford Mustang, ça vient avec un V8 et une boîte de vitesses manuelle. La réalité est bien différente dans la mesure où il n’y a pas que les GT, Mach 1, Boss 302, Shelby et Dark Horse de ce monde qui sortent de l’usine. En réalité, le modèle le plus populaire n’a rien des performances des « gros modèles », juste l’allure.

Dans le cas de la version à l’essai cette semaine, chez de nombreux amateurs, elle incarne tout ce qu’une Mustang ne doit pas être : à 4-cylindres et à boîte automatique. En gros, cette Mustang n’a rien des performances attendues, mais c’est exactement cette configuration qui se vend le plus et qui peuple les parcs de location en Floride et à Las Vegas. S’il avait fait son voyage à Vegas, Elvis Gratton aurait loué cette Mustang pour se pavaner en « King » sur la « Strip » avec Linda.

Préservation de l’héritage

Depuis la génération de 2005 de la Mustang, Ford reconnaît que son héritage stylistique est important. De ce fait, la Mustang évolue tout en maintenant un lien fort avec les générations qui l’ont précédée. En 2024, la recette est la même et conserve à quelques millimètres près les mêmes mesures. La partie avant a un regard perçant avec les blocs optiques placés très bas et qui optent pour un éclairage à DEL à la forte signature visuelle lors du déverrouillage. La calandre en plastique noir déborde sur le pare-chocs pour un effet plus imposant. Fait à noter, comme il ne s’agit pas d’un V8, il n’y a pas d’ouvertures sur le capot. C’est d’ailleurs le moyen le plus rapide de savoir si c’est une « vraie » Mustang ou pas!

De profil, les designers ont manqué d’inspiration, plus particulièrement à la forme de l’aile arrière. Elle semble carrément venir de la Chevrolet Camaro de dernière génération. Sur le modèle à l’essai avec l’ensemble Nite Pony, il y avait des jantes de 19 pouces peintes en noir. Pour le modèle Premium, on compte 5 autres choix.

À l’arrière, je dois encore m’habituer à la configuration très angulaire du coffre avec ses faces positive et négative. C’est évolutif, mais peut-être un peu trop caractériel pour moi. J’aime bien la présence des 4 pots d’échappement biseautés dont la sonorité est améliorée par l’ensemble de performance à soupapes actives.

La Mustang progresse lentement, mais je dois souligner que la qualité de l’assemblage extérieur ne brille pas par sa qualité. Les plastiques ont une apparence bon marché, et certains ajustements devraient être plus serrés.

Tout ça, c’est « cool »

Ford n’a pas lésiné sur les moyens pour la modernisation de la présentation intérieure. L’allure générale est presque rétro avec des buses d’aération rectangulaires de même que l’applique devant le passager, mais ce qui fait tout le spectacle, ce sont les 2 écrans. L’instrumentation entièrement numérique à affichage de 12,4 pouces offre une très large palette de configurations et même de présentations. Au lancement, il était possible d’avoir les cadrans de la génération « Fox Body » (de 1987 à 1993), et, en 2024, afin de souligner l’anniversaire du modèle, on ajoute par l’entremise d’une mise à jour l’instrumentation classique de 1967 et de 1968. J’adore cette idée, espérons que les autres générations s’ajouteront au fil du temps.

L’écran central de 13,4 pouces est tout aussi bien fait, plus particulièrement le design graphique. Ford a fait appel à des « gamers » pour la confection artistique du contenu, et c’est réussi. Comme il utilise SYNC4, le système multimédia offre une rapidité correcte sans plus. Il serait temps que Ford l’optimise.

Dans le modèle à l’essai, on retrouve une collection d’appliques de plastique qui essaient d’imiter la fibre de carbone, ce n’est pas convaincant du tout. Dans les faits, ça donne un effet bon marché ; même son de cloche pour le recouvrement des sièges en cuir à la texture douteuse. Comme à l’extérieur, la qualité de la fabrication de l’habitacle ne respire pas le souci du détail et de la finition.

Les sièges offrent un bon confort, un bon maintien latéral et un bon soutien dorsal. La position de conduite est évidemment basse, mais on fait corps avec la Mustang. La visibilité est bonne quand le toit est abaissé, et ce, même si le pilier A est assez massif. Une fois le toit relevé, la petitesse de la fenestration limite passablement la visibilité. Pour ce qui des places arrière, elles sont réellement utilisables, même par des adultes, dans la mesure où le trajet n’est pas trop long. Même si la Mustang est une voiture au tempérament sportif, elle propose un coffre d’une taille décente à 292 litres. La taille et la forme de l’ouverture sont toutefois contraignantes.

De la pure hérésie

Je suis peut-être vieux jeu, mais pour moi, une Mustang, ça vient avec un V8 et une boîte de vitesses manuelle. J’ai eu exactement le contraire, un 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres et une boîte automatique à 10 rapports. Ça ne dit rien d’excitant. Si l’on considère que cette Mustang est faite pour l’apparence, est-ce que cette configuration technique fonctionne bien?

Je dois admettre que mon souvenir de cette motorisation n’était vraiment pas bon. Je détestais la sonorité du moteur. Fort heureusement, il semble bien que les ingénieurs de Ford en aient entendu parler, car c’est nettement mieux en 2024. C’est d’autant plus intéressant que j’avais en option le système d’échappement de performance à soupapes actives à 1 545 $. Dans ce cas, le moteur émet une sonorité passablement meilleure.

La puissance est bonne à 315 chevaux ; il en est de même du couple, à 350 livres-pieds. Ce n’est pas particulièrement véloce d’autant plus que la boîte de vitesses gomme une partie de la cavalerie, mais pour une conduite tranquille sur la « Strip », ça va. En fonction des modes de conduite, on peut donner différentes personnalités au comportement de la Mustang. Sans l’ombre d’un doute, les plus dynamiques sont à favoriser pour optimiser le rendement général de la motorisation.

La Mustang offre un bon niveau d’agrément de conduite. La direction répond bien, et la position assise nous permet de bien connecter avec la voiture. C’est certainement plus plaisant le toit abaissé pour jouir des plaisirs de l’été. Les suspensions n’offrent pas un très grand confort ni une tenue de route particulièrement impressionnante ; sur ce point je m’attendais à mieux. En revanche, la puissance de freinage avec les étriers Brembo est à la hauteur de l’image du bolide.

Malheureusement, quand on joue avec modes plus sportifs, la consommation est à la hausse. Durant mon essai, j’ai complété ma semaine avec une moyenne de 10,5 litres/100 kilomètres. Personnellement, si l’on considère la vocation de cette version, je trouve la consommation élevée. Tant qu’à faire une version diluée de la Mustang à moteur à 4 cylindres, pourquoi ne pas ajouter une hybridation légère qui réduirait un peu la consommation?

Conclusion

Il faut mettre en perspective l’objectif visé avec cette Ford Mustang pour l’apprécier, la prendre pour ce qu’elle est : une voiture à l’apparence sportive sans trop de performances. Comme il s’agit du dernier cabriolet à 4 places d’une marque généraliste, elle a toute sa place, car ce n’est certainement pas tout le monde qui veut tout arracher avec sa voiture de balade estivale. Le cabriolet Mustang a un prix de base de 47 325 $, mais le modèle à l’essai avec l’ensemble Premium et des options était à 58 420 $.

Même si les composants mécaniques de cette Mustang de nouvelle génération sont entièrement reconduits de l’ancienne génération, et que la fiabilité était bonne, on conserve en évaluation la Mustang avec son moteur de 2,3 litres. Il y a trop de précédents en matière de problème de fiabilité chez Ford pour recommander un modèle la 1re année. Une chose est certaine, Elvis Gratton aurait été bien fier de se pavaner dans cette Mustang « rouge course ».Avec un nom de peinture comme ça, ça doit aller plus vite? Non?

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