MERCEDES-BENZ CLE CABRIOLET 2024 : MODIFIé GéNéTIQUEMENT, MAIS TOUJOURS EN VOIE DE DISPARITION

Alors que les ventes de voitures sont en baisse depuis des années au profit des VUS, il est assez facile de s’imaginer que celles des coupés et des cabriolets de luxe sont encore plus anémiques. Il est devenu aussi rare de rencontrer ce type de véhicules sur nos routes que de circuler sur une route sans nids-de-poule. Ce n’est pas pour rien que la majeure partie des modèles a été rayée de la carte ou placée sur la liste des espèces en voie de disparition.

Plutôt que de simplement éliminer ses coupés et ses cabriolets de Classe C et E, Mercedes-Benz a eu une idée intéressante : créer un modèle qui les combinerait, une espèce d’expérience génétique qui permettrait peut-être d’assurer leur survie. C’est ainsi qu’est née la nouvelle Classe CLE 2024, une voiture qui se décline en coupé et en cabriolet à 2 portières et à 5 places. Je ne miserais pas beaucoup sur la longévité d’un tel modèle dans le temps, mais, au moins, Mercedes-Benz persiste avec une offre pour les quelques acheteurs qui s’intéressent toujours à ce type de voitures, surtout le cabriolet.

Mon collègue Samuel Tremblay-Michaud a pu mettre à l’essai le coupé CLE 300 4MATIC 2024 en septembre dernier. J’ai, de mon côté, fait l’essai du cabriolet CLE et du coupé AMG CLE 53, mais ce dernier fera l’objet d’un autre texte, la semaine prochaine. Concentrons-nous sur le cabriolet pour le moment.

La plus imposante de sa catégorie

En termes de dimensions, le cabriolet Mercedes-Benz CLE 2024 est plus imposant que l’ancien cabriolet Classe C, surtout avec son empattement supérieur de 25 millimètres. Il se rapproche de la Classe E par sa taille, ce qui est normal puisque sa plateforme en est dérivée. Il est aussi plus spacieux que ses rivaux ; il en reste très peu, mais on peut nommer le cabriolet Audi A5.

C’est surtout l’intérieur du CLE qui profite de dimensions accrues, les deux passagers arrière aussi, avec 14 millimètres de plus aux jambes et 22 aux épaules. J’ai pris place à l’arrière, on obtient un espace acceptable, mais toujours assez étriqué. C’est surtout le dossier à angle presque droit qui devient punitif à la longue.

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En matière de style, j’aime bien le mélange qui est sophistiqué, mais avec une touche de sportivité. C’est du pur Mercedes-Benz, beaucoup moins polarisant que les modèles électrifiés EQ. Les phares minces à DEL à l’avant, tout comme les feux arrière, apportent aussi une belle touche, c’est une bonne partie de la signature visuelle, comme la portion avant que le constructeur baptise affectueusement shark nose. Le toit souple en tissu enrichit aussi le style en supportant bien l’effet haut de gamme du modèle.

Une console imposante et intrusive

L’intérieur représente aussi une belle évolution avec une présentation plus techno, mais bien dosée. Placé droit devant le conducteur, on retrouve l’écran de l’ensemble d’instrumentation à affichage de 12,3 pouces ; on peut le personnaliser, et la clarté d’affichage est assez impressionnante. On a toute l’information nécessaire bien en vue et le volant ne cache rien. Parlant du volant, j’aime bien sa prise en main. Il est large et donne une bonne impression de contrôle. BMW est le roi en la matière, mais c’est un bel effort pour le CLE.

Au centre, sous les buses de ventilation, on trouve l’écran tactile du système d’infodivertissement. D’une taille de 11,9 pouces, il est positionné un peu plus bas et en position portrait. Il ne m’a fallu que quelques instants pour bien le comprendre puisque les menus sont simples et bien conçus. Fait intéressant dans le cas du cabriolet, par rapport au coupé, l’écran est équipé d’un petit moteur électrique qui sert à le basculer, entre 12 et 32 dégrées, afin d’éliminer les reflets du soleil et le rendre plus lisible lorsque vous circulez à ciel ouvert.

Outre les quelques commandes classiques sous l’écran, le tableau de bord demeure assez sobre et épuré. Il donne cependant l’effet d’être très imposant, surtout avec une console centrale très large, près du tableau de bord. Elle empiète beaucoup sur l’espace pour les jambes, j’avais l’impression qu’elle envahissait mon espace.

Le cabriolet Mercedes-Benz CLE 300 2024 dispose de 385 litres d’espace de chargement dans le coffre, ce qui est assez pour vos sacs de golf. Toutefois, il baisse à 295 litres une fois la capote rabattue, mais ce changement de configuration ne demande heureusement aucune intervention manuelle.

Une seule version, un moteur

Si le modèle vous intéresse, les choix sont très simples. Le CLE est proposé en une seule version, Mercedes-Benz CLE 300 4Matic, vous n’aurez en fait que des choix d’ensembles d’options à vous soucier.

Sous le capot, elle profite d’une mécanique qui peut sembler assez timide. Elle l’est dans les faits, mais une assistance électrique lui évite des reproches plus importants. C’est donc une mécanique avec hybridation légère qui se compose à la base d’un moteur à 4 cylindres de 2,0 litres qui développe une puissance de 255 chevaux et produit un couple de 295 livres-pieds. Le moteur est appuyé par un démarreur-générateur intégré (ISG) alimenté par un système électrique embarqué de 48 volts. Il assure des fonctions comme le démarrage, la récupération d’énergie et apporte un surcroît de puissance (23 chevaux) et de couple (151 livres-pieds) quand il est sollicité. C’est surtout le cas en montée ou à forte accélération qu’il se fait sentir.

Mercedes-Benz aurait pu pousser un peu plus loin l’électrification du modèle, notamment avec un hybride rechargeable. Je dois avouer que l’idée de circuler, le toit abaissé sur le mode électrique dans un silence complet aurait été intéressante.

En attendant l’AMG

L’essai s’est effectué en région montagneuse sur des portions de route très sinueuses, un environnement parfait pour tester les aptitudes d’une telle voiture. En termes de puissance, c’est juste. Cette livrée de base s’oriente vers une conduite tout en souplesse, on croit chez Mercedes-Benz que les acheteurs ne recherchent pas nécessairement la puissance dans ce segment. Le volet performance sera réservé à la livrée AMG CLE 53. Elle n’est pas confirmée dans la formule cabriolet, mais c’est un secret de polichinelle, surtout qu’elle arrive cette année sur le coupé. Un ingénieur s’est même échappé en confirmant son arrivée imminente.

J’ai peu de reproches à faire cependant concernant les dynamiques. Je n’ai pas ressenti d’effet de mollesse ou de lourdeur qu’on retrouve souvent sur les cabriolets. Il faut savoir que le cabriolet CLE pèse 130 kilos (286 livres) de plus que le coupé. Cet excès de poids est bien maîtrisé, et la rigidité structurelle est aussi préservée.

Les défis de la capote

Mais dans le cas d’un cabriolet, c’est surtout l’idée de rouler à ciel ouvert qui intéresse. Vous voulez sans doute en apprendre plus sur la capote souple électrique du CLE qui peut être ouverte en 20 secondes, et ce, tout en circulant jusqu’à une vitesse de 60 kilomètres/heure. Je dois avouer que j’ai été surpris de son insonorisation. Quand je conduisais avec le toit abaissé, je n’entendais aucun bruit de vent, de route ou provenant des autres véhicules. L’insonorisation prend souvent le bord avec les cabriolets, mais ce n’est pas le cas le CLE.

Les ingénieurs ont travaillé deux choses importantes. La première, ce qui s’est révélé le plus gros défi, a été de contrôler les entrées d’eau. Il nous racontait que, à plusieurs reprises, il pensait avoir une étanchéité parfaite, mais, lors de tests avec une forte pression, l’eau s’infiltrait partout. Le constructeur a travaillé chaque parcelle des contacts du toit en intégrant des joints beaucoup plus angulaires, coupants presque, afin de maîtriser le tout.

Aircap, modifier l’aérodynamisme au profit du confort

L’autre aspect intéressant, c’est l’ajout du système Aircap qu’on retrouve déjà sur d’autres modèles. Il s’agit d’une lamelle rigide avec une portion de tissu souple qui se déploie de la partie supérieure du pare-brise. Elle modifie l’aérodynamisme de la voiture en poussant vers le haut l’écoulement de l’air, ce qui évite au vent de s’engouffrer dans l’habitacle par l’arrière. L’idée s’est révélée très efficace, on l’a testée en le rabattant manuellement, mais son utilisation vient avec un désagrément. Le vent qui passe à travers le tissu crée un bruit de vent agaçant.

Dans l’ensemble, le nouveau cabriolet Mercedes-Benz CLE 2024 est intéressant, je retiens surtout l’espace à bord et toutes les technologies touchant sa capote souple. Elle manque de puissance, à mon avis, mais son raffinement et sa présentation ont l’effet escompté.

Malgré une technologie de motorisation pas très complexe, nous allons bien l’évaluer avant de le recommander. J’ai d’ailleurs eu un pépin avec l’alarme de proximité. Elle est demeurée gelée en continu et m’a cassé les oreilles jusqu’à un redémarrage complet du système de la voiture par l’un des membres de l’équipe de Mercedes-Benz.

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