LES PILOTES DUCATI ATTENDENT UNE SOLUTION à LEURS SOUCIS DE VIBRATIONS

Ducati mène les trois championnats MotoGP, toutefois la domination du constructeur a été moins nette dans les dernières courses, entre les succès de Maverick Viñales (Aprilia), deux lors des sprints et un en course principale, et la montée en puissance de Pedro Acosta (KTM). Régulièrement, des pilotes de la marque italienne ont évoqué des soucis de vibration à l'arrière, restés sans véritable solution pour le moment.

Le premier touché par ce problème avec la Ducati 2024 a été Jorge Martín mais Pecco Bagnaia l'a aussi subi lors des deux dernières épreuves, et il semble également concerner Honda à en croire Johann Zarco. Le Français a attribué ces mouvements à des difficultés pour exploiter la dernière version des pneus Michelin, un verdict partagé par Bagnaia dans le clan Ducati. "Il semble que ça vient du nouveau pneu, la construction est différente, mais c'est difficile à prédire parce que parfois c'est d'un côté, parfois de l'autre", a expliqué le Champion du monde.

Lorsque ces vibrations apparaissent, Bagnaia estime qu'il faut avant tout "attendre jusqu'à ce que ça s'arrête", la principale alternative étant de réduire la vitesse en courbe. Ces secousses restent néanmoins compliquées à appréhender : "C'est difficile parce que ce n'est pas un vrai chattering, c'est plus une vibration qui vient de l'arrière."

Martín a quant à lui vu ce problème apparaître et disparaître de circuit en circuit et, comme Bagnaia, il est parfois contraint de réduire son rythme, surtout en début de course, pour limiter le phénomène. "Lors du test en Malaisie, on a fait une simulation de sprint et j'avais eu quelques soucis mais on pensait que ça venait du pneu parce que parfois, on a un pneu qui ne fonctionne pas à la perfection", a détaillé le leader du championnat. "J'ai beaucoup eu ça au [test du] Qatar mais [...] Pecco n'avait pas ce problème, il battait tout le temps les records donc ils pensaient que ça venait de moi. Durant le sprint au Qatar, je l'ai beaucoup eu, on a réussi à y remédier pour la course..."

"Je pense que ça dépend beaucoup de l'approche de la course. Si on part très vite, on a du mal. Il faut être doux sur les pneus en ce moment, on ne peut pas attaquer à 100%. Je pousse beaucoup Ducati, ils travaillent dur pour éviter cela, parce que si on a fait ces résultats avec ce problème, imaginez ce que l'on peut faire sans ! Je pense que la moto a un potentiel incroyable mais pour le moment, en ce qui me concerne et selon ce que j'ai vécu, je ne peux pas attaquer à 100% en course. Je dois être vraiment calme et doux sur les pneus et, après, ils sont super constants. Si on commence à avoir du chattering dès le début, c'est une situation très difficile pour piloter."

Jorge Martín et Enea Bastianini

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Enea Bastianini semble être relativement épargné pour le moment, en tout cas durant les week-ends de course. "C'est arrivé pendant le test en Malaisie mais uniquement durant ma simulation de course, et pas trop sur les autres pistes, seulement un peu au Qatar", a expliqué l'Italien. "Au Portugal et au COTA, ce n'était pas un gros problème."

"Ça dépend de beaucoup de choses, du pilotage... Je pense que Jorge sollicite beaucoup l'arrière, il attaque beaucoup sur la moto et peut être plus confronté à ce problème que moi. Pour l'avenir, j'espère de petits progrès. Ce n'est pas mon plus gros problème mais c'est un petit souci en ce moment."

"Une question de temps" avant de retrouver la victoire pour Bagnaia

Bagnaia ignore si Jerez sera un circuit moins propice à ce phénomène, mais il se veut optimiste : "Michele [Pirro, pilote d'essais de Ducati] a fait un test il n'y a pas très longtemps et il ne s'est pas plaint du chattering. Mais on verra. Il semble qu'il pourrait y avoir suffisamment de grip sur cette piste − pas autant qu'au Qatar, mais tout de même du grip − et que notre moto pourrait bien fonctionner."

Bagnaia fait en tout cas confiance à Ducati pour trouver une solution, et espère "un pas en avant" à Jerez, grâce aux données engrangées à Austin : "On a encore de la marge, du travail. Je fais pleinement confiance à mon équipe. Je sais parfaitement qu'en travaillant ensemble, on redeviendra forts et qu'on jouera la victoire, ce qui est notre niveau. C'est une question de temps."

Pecco Bagnaia

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Les pilotes resteront sur le circuit de Jerez lundi pour un test qui pourrait aider Ducati à remédier à une partie de ses problèmes, surtout que les opportunités de rouler en dehors des Grands Prix sont réduites à portion congrue pour la marque, limitée en roulage par le nouveau système de concessions.

"Michele ne peut plus faire le travail qu'il faisait avant, tester des nouveautés pendant un week-end de course [en tant que wild-card]. Déjà pendant le week-end de course, il faudra essayer de nouvelles choses, je le fais toujours. Ce n'est pas toujours simple mais lundi, on a programmé beaucoup de choses parce que notre situation n'est pas idéale et on doit progresser."

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