UNE APRILIA BRûLANTE INQUIèTE ESPARGARó ET VIñALES

L'an passé, l'Aprilia a été en grande difficulté dans plusieurs courses marquées par la chaleur, poussant ses pilotes à abandonner. Aleix Espargaró avait été confronté à une moto "bouillante" en Inde et avait cru "mourir" en Thaïlande, où Maverick Viñales avait été contraint à l'abandon en raison de difficultés à respirer.

Des correctifs apportés en fin de saison à Sepang n'avaient pas eu de gros effets et, en début d'année, la marque reconnaissait ne pas avoir de véritable solution. Les mois ont passé, la tournée outre-mer approche et l'inquiétude monte au sein du constructeur. Déjà samedi au GP de Saint-Marin, Espargaró a dû composer avec une température très élevée sur sa moto.

"Maverick et moi, on est arrivés à la limite physiquement en fin de course, ce qui est vraiment bizarre parce qu'il ne faisait pas si chaud", a confié le vétéran du plateau après le sprint. "Avec le nouveau carénage, cela parait encore moins bon qu'avec l'ancien en termes de température donc je suis un peu inquiet pour les prochaines courses."

"La chaleur est incroyable", a ajouté Espargaró. "Si la chaleur arrive sur moi, elle arrive aussi sur la roue, sur les freins, sur la température de l'huile de la fourche, sur toutes les pièces de la moto. C'est une chose à améliorer."

La situation préoccupe particulièrement Viñales avant les déplacements dans des pays où la chaleur pourrait être très difficile à supporter. "Je suis très inquiet concernant les courses où il fera chaud parce qu'en Autriche, c'était difficile de voir l'arrivée, et maintenant lors du sprint c'était dur de finir", a confirmé Viñales. "Le problème est que quand on est en ligne droite, la chaleur va vers le cou. Après cinq ou six tours, tu ne respires plus."

Maverick Viñales

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

"Je ne sais pas ce que l'on va faire. C'est sûr que Mandalika est différent parce qu'il n'y a pas de longue ligne droite, donc on est plus hors de la moto. Mais à Buriram, avec les longues lignes droites, je ne sais pas ce qu'on va faire. C'est dur. Je ne sais pas pour les autres pilotes Aprilia mais je n'avais jamais eu de mal, et maintenant j'ai des difficultés, surtout pour respirer."

"Il y a un moment où tu perds la concentration parce que tu ne peux pas respirer. Je peux enchainer les courses et je vais bien mais putain... On doit progresser."

Un niveau de performance très décevant

Plus globalement, les pilotes s'inquiètent de la forme actuelle d'Aprilia, incapable de se mesurer aux Ducati de tête et même distancées par les KTM. Viñales a été le seul pilote de la marque à atteindre la Q2 ce week-end, à une modeste 11e place, ce qui a également été sa position lors du sprint. Il espérait bien mieux en arrivant à Misano.

"On doit redoubler d'efforts parce qu'on ne sait pas pourquoi on ne peut pas être au niveau du début de l'année. C'est dur. J'étais beaucoup plus rapide en 2023 à Misano. Je m'attendais vraiment à être très performant ici donc il faut continuer à travailler et nous demander ce que l'on peut mieux faire."

L'inquiétude est la même du côté d'Espargaró, 13e sur la grille et 12e du sprint : "Je suis vraiment très déçu. On n'est pas lents, vraiment, mais les Ducati de tête volent. Elles font la différence et on est juste à la limite. On n'est pas loin des KTM mais les Ducati sont très, très rapides, et on n'est pas au niveau actuellement. J'espère que les ingénieurs pourront un peu nous aider lors du test de lundi et que nous pourrons finir la saison sur une bonne note."

Aleix Espargaró

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Pour ne rien arranger à la situation, Aprilia a fait les frais d'un incident étonnant samedi matin. Lors des essais du Moto2, Unai Orradre n'a pas pu éviter un officier de sécurité qui traversait la voie des stands et sa moto a fini dans le garage de la marque italienne, blessant légèrement un mécanicien au niveau de la main.

"On a été très chanceux", a estime Espargaró. "Je n'y étais pas mais ils m'ont dit que la moto est entrée dans le garage. La moto a percuté la table des mes ingénieurs et heureusement, Antonio [Jiménez, son chef mécanicien] et mon ingénieur données, étaient partis prendre un café. La moto a complètement détruit le garage. On a été très chanceux. Juste quelques mécaniciens qui ont eu peur. Des choses très bizarres peuvent se passer dans ce monde."

Lire aussi :Morbidelli retrouve le sommet : les critiques "poussent à faire mieux"Zarco : Chez Honda "on sait qu’on ne peut pas se battre"

2024-09-08T09:27:55Z dg43tfdfdgfd