AUDI S3 2025 : DU NOUVEAU, MAIS PAS TROP

Les ventes de berlines sont maintenant largement dépassées par celles de VUS. C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé certains constructeurs à abandonner la catégorie des sous-compactes de luxe, notamment avec la disparition des BMW Série 2 Gran Coupé et Mercedes-Benz Classe A.

Mais Audi tient à cette catégorie, sans doute en raison des ventes plutôt intéressantes, particulièrement sur le marché du Québec. Les seules autres prétendantes, l’Acura Integra, la Cadillac CT4 et la Mercedes-Benz CLA, jouent presque le rôle de figurantes aux côtés de l’Audi A3, ou encore de sa variante de performance S3.

Des versions multipliées

La formule actuelle de la sous-compacte aux anneaux répond donc clairement aux attentes des acheteurs québécois. Pour l’année 2025, le constructeur apporte quelques améliorations mineures à sa gamme, pour la maintenir au goût du jour, après 3 ans sur le marché.

Les plus observateurs remarqueront que la calandre de l’A3 a gagné en volume et que le logo empiète maintenant sur la partie supérieure du pare-chocs de plastique. Cette approche inusitée m’a d’abord laissé dubitatif, mais elle s’avère finalement plutôt réussie. Les phares s’harmonisent avec le reste de la gamme, en ce sens qu’ils ajoutent la possibilité de paramétrer l’éclairage des feux de jour selon quatre configurations. Quelques coups de crayon sont donnés à l’arrière, et l’offre des jantes est aussi modifiée.

La S3, de son côté, apporte une touche de performance qui ajoute du piquant à la plutôt banale A3. Les pare-chocs avant et arrière sont plus agressifs et la calandre est ornée de touches simulant l’aluminium satiné. À l’arrière, ce sont les 4 pots d’échappement Akrapovic (du modèle d’essai) enveloppés du diffuseur qui donnent le ton de la performance, alors que les roues de 19 pouces demeurent classiques et élégantes. La nouvelle couleur bleu Ascari du véhicule testé est du plus bel effet.

Il est toutefois dommage qu’Audi n’ait pas cru bon importer la nouvelle déclinaison allstreet chez nous, elle qui est nouvelle pour l’année modèle 2025. Celle-ci reprend la formule populaire qui consiste à prendre une voiture, dans ce cas-ci l’A3 à hayon, et la surélever de 30 millimètres tout en ajoutant des protections en bas de caisse. Le résultat, qui fait penser à une Subaru Crosstrek imaginée par Audi, est charmant et je suis convaincu qu’elle aurait du succès chez nous. Le fait, en revanche, qu’elle ne soit disponible uniquement avec un rouage à traction pour l’instant, explique peut-être son absence du marché canadien. La version à rouage intégral sera lancée sans doute l’an prochain. Même la surpuissante RS3, et son 5-cylindres de plus de 400 chevaux, nous est toujours interdite, sans que le constructeur ait l’ambition de l’importer.

Plus de couleurs

Audi est réputée pour la qualité de ses présentations intérieures, notamment en raison du choix de matériaux et de la qualité de finition, deux aspects qui sont préservés dans cette S3 2025. Audi est aussi réputée pour faire des intérieurs plutôt monochromes et aux traits rigoureux, deux aspects qui sont corrigés partiellement pour 2025. D’abord, parmi les améliorations apportées, notons l’ajout d’éclairage d’ambiance dans les portières, à la console redessinée et aux porte-gobelets. Ceci ajoute de la couleur à l’habitable, qui autrement est richement garni par un nouveau recouvrement de tableau de bord en alcantara du plus bel effet.

Pour supporter le niveau de performance de la mécanique, les sièges de la S3 sont de type monobloc, et sont munis de renforts latéraux qui maintiennent bien en place. Pour un confort optimal, les réglages électriques sont multiples et l’assise est allongeable manuellement.

Pour le reste, l’ergonomie des commandes est sans reproche. L’écran central de 10,1 pouces est idéalement positionné, légèrement incliné vers le conducteur, et sa qualité graphique est idéale. C’est la même chose pour l’instrumentation de 10,1 pouces, laquelle est toujours paramétrable selon plusieurs tableaux, dont un qui présente la carte de navigation. C’est carrément un sans-faute à ce chapitre. Hélas, les bouches de ventilation placées de part et d’autre du bloc-instrument apparaissent plutôt mal intégrées.

Pour ce qui est des places arrière, elles sont petites. L’ouverture de la portière est correcte, mais l’espace pour la tête et les jambes est limité, ce qui fait honneur à sa position de sous-compacte qui s’adresse plutôt à un couple ou une personne sans enfant. L’espace de coffre est à 348 litres, dans la moyenne du segment.

Place à la S3

Si les commentaires précédents touchaient toute la famille A3, la portion de l’essai sur route se concentrera principalement sur la S3 compte tenu du fait qu’il n’y avait aucune A3 équipée du moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres (comme chez nous) disponible à l’événement de presse. De toute manière, la mécanique de la A3 demeure essentiellement la même, avec 201 chevaux et 221 livres-pieds de couple livrés aux 4 roues par l’entremise d’une boite automatique à double embrayage à sept rapports S tronic.

Quelques tours de tournevis ont été donnés à la S3 pour l’année modèle 2025. Le moteur, toujours un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres, livres désormais 329 chevaux (+23) de puissance et 310 livres-pieds (+15) de couple. Cette bonification est aussi accompagnée d’un turbocompresseur qui est maintenant préchargé en permanence, ce qui diminue son temps de réaction et améliore sa réactivité.

Et ça marche. Il y a très peu de délais d’action de la turbocompression avec cette S3. Sous 2000 tr/min, il faut user d’un peu de patience, mais une fois lancé, le moteur dispose d’un couple pratiquement illimité sur toute la gamme de régime moteur. Il ne transmet aucune vibration ou hésitation à la carrosserie, et pousse sans relâche tant qu’on maintient l’accélérateur enfoncé, jusqu’à atteindre plus de 250 kilomètres/heure sur les autoroutes allemandes sans limite de vitesse.

Il faut dire que le moteur est aidé par la transmission automatique à double embrayage à sept rapports S tronic. Hormis les quelques hésitations à basse vitesse, la rapidité avec laquelle la transmission enchaine les rapports est convaincante. Il y a aussi la possibilité de sélectionner le mode Sport de la transmission, qui modifie sa programmation, ou encore de changer les rapports soi-même avec les palettes derrière le volant, une fonctionnalité qu’on oublie rapidement tant la boite est efficace en mode automatique.

Un peu de RS3

Si la performance en ligne droite et à haute vitesse est irréfutable, la conduite dans les courbes l’est tout autant. Les prouesses sont assurées par une bonne rigidité structurelle, mais aussi par une suspension dont la fermeté varie en fonction du mode de conduite. Les modes Efficiency et Confort sont plus tranquilles, alors que le mode Dynamic raffermit le tout. Il y a également un nouveau mode nommé Dynamic plus qui vient augmenter l’action du différentiel arrière à distribution variable du couple, une composante nouvelle tirée de la RS3. Ce faisant, la S3 se rapproche un peu plus de sa cousine, la Volkswagen Golf R.

Ce différentiel envoie plus de puissance à la roue extérieure au virage dans le but d’aider la voiture à mieux coller à la route, mais aussi pour donner une meilleure sensation au conducteur. Le résultat ressemble à ce que propose Acura avec le rouage SH-AWD, en ce sens qu’on sent réellement la roue arrière extérieure pousser le véhicule. Ceci a l’effet d’annuler l’effet sous-vireur normalement associé à la configuration technique de la S3, ce qui est d’autant plus vrai quand vous choisissez le mode Dynamic plus. Celui-ci rend encore plus agressif le différentiel arrière lors des courbes à rayon court, ce qui traduit par un effet collant réellement confondant.

Le statu quo

Vous constatez, comme moi, que les changements apportés aux Audi A3 et S3 ne sont pas majeurs. Ils ne font qu’améliorer un produit qui était déjà au sommet de cette petite catégorie dans le cadre des Meilleurs véhicules 2024 de RPM. Les amateurs de performance seront ravis des ajouts effectués, parce qu’ils ne changent rien à la capacité de l’auto d’être compétente pour la conduite de tous les jours, tout en améliorant sa performance lorsque poussée aux limites.

Il n’y a donc aucune raison de lever notre recommandation de ce modèle, puisque les changements sont mineurs. Il faudra cependant voir si le prix de l’auto est modifié à la hausse pour compenser les bonifications, une information que nous ne détenons pas pour le moment. Tous ces détails arriveront à l’automne 2024, en même temps que le modèle sur notre marché.

2024-04-21T22:14:38Z dg43tfdfdgfd