GMC SIERRA DENALI ULTIMATE 2024 : VENDU à PRIX ULTIME

La guerre n’est pas finie entre les constructeurs automobiles qui fabriquent des camionnettes. Alors que Ford mise sur la diversité des modèles et les capacités démesurées, Ram mise sur le confort et la tenue de route. Toyota, quant à elle, mise sur la fidélité de sa clientèle pour vendre ses camionnettes. GMC, de son côté, a choisi de miser sur le luxe, principalement depuis qu’elle a revu l’habitacle de ses camionnettes il y a 2 ans. Ces changements ont pour but de corriger le principal défaut que j’avais souligné lors d’un précédent essai que j’avais fait de la camionnette, il y a maintenant 3 ans.

Par chance, le GMC Sierra n’a pas drastiquement changé à l’extérieur lors de l’amélioration de mi-cycle qu’il a subie. Ses lignes toujours aussi distinctives ont été adoucies en 2022, avec des phares maintenant mieux intégrés à la grille de calandre et une devanture encore plus luxueuse en apparence. Les touches de chrome « vader » fumé de la version Denali Ultimate qui habillent principalement la calandre ajoutent un niveau de raffinement supplémentaire. Les roues de 22 pouces prolongent aussi cet effet, alors qu’à l’arrière les embouts d’échappement moulés dans le pare-chocs ferment la marche. Le résultat final est certainement une des camionnettes pleine grandeur les mieux réussies sur le plan du style.

Évidemment, la version Denali Ultimate est plus recherchée que les autres. Prenez une version SLE ou SLT et vous serez encore plus proche du stéréotype de camionnette américaine fardée de chrome. Sachez cependant que la version Elevation, l’une des plus vendues dans la gamme, retient plusieurs éléments de couleur carrosserie qui améliorent son style et se rapproche de ce que recherchent les acheteurs actuels. Dans tous les cas, la qualité de finition de la carrosserie est sérieuse.

Quelques mots sur la caisse, un élément essentiel d’une camionnette. Elle est facile à utiliser et est bien aménagée, avec les marchepieds dans le coin du pare-chocs, le hayon Multipro convivial, mais dont la solidité laisse une mauvaise impression et la finition en plastique rigide. Seule la caisse de 5 pieds 8 pouces est offerte avec cette déclinaison Denali Ultimate. Pour une caisse plus longue, il faut laisser tomber de l’équipement et aller avec une version moins équipée.

Le spectacle est à bord

L’année modèle 2022 a apporté un renouveau à l’intérieur du GMC Sierra. Les deux éléments centraux sont ces écrans d’une excellente qualité graphique, avec une interface recherchée dont le style est juste assez novateur, sans tomber dans l’excès. À l’instrumentation, vous retrouvez un écran de 12,3 pouces, tandis qu’au centre se trouve un écran de 13,4 pouces. Ils proposent l’interface Google qui est facile à lire et à utiliser, et on a l’impression que le processeur qui les alimente est d’une bonne rapidité. De plus, les applications de navigation et de calendrier de Google sont présentes, pour une utilisation facile.

Hormis ces écrans, la cabine du GMC Sierra Denali Ultimate comprend plusieurs éléments recherchés. Mentionnons le cuir d’excellente qualité qui recouvre les sièges, les boiseries gravées au laser qui garnissent la planche de bord et les garnitures en aluminium satiné qui enjolivent les différents panneaux. L’insonorisation est aussi très bonne, digne des meilleurs véhicules de luxe. Les commandes de climatisation sont bien intégrées et faciles à manipuler et le gigantesque bouton de démarrage est placé idéalement. La qualité de finition est très relevée, l’une des meilleures dans cette catégorie de véhicules.

Je déplore néanmoins quelques trucs. Premièrement, la configuration de la console centrale est certainement sous-exploitée. L’espace est occupé par les gros porte-gobelets et le levier de vitesse inutilement gros. Deuxièmement, le confort des sièges est plutôt moyen, notamment parce qu’ils sont trop fermes et qu’ils n’offrent à peu près aucun support pour une personne de ma taille. Même s’ils sont massants, chauffants et ventilés, je ne suis pas parvenu à trouver une position confortable même après 2 semaines à son volant. Ce n’est guère mieux à l’arrière, avec une banquette plate et sans support. Troisièmement, l’assise de la banquette arrière se relève de manière insuffisante, ce qui entrave l’utilisation de l’espace de rangement. GMC devrait jeter un petit coup d’œil du côté du Ram 1500 pour ces éléments.

Le vieux V8

La version Denali Ultimate peut être équipée d’un moteur 6-cylindres en ligne turbodiesel de 3,0 litres, ou encore d’un moteur V8 d’une cylindrée de 6,2 litres. Comme j’adore le raffinement et l’efficacité du moteur diesel Duramax, j’ai été déçu quand j’ai constaté que le modèle à l’essai était plutôt muni du V8 connu depuis déjà plusieurs années.

Ce moteur V8, l’un des plus puissants offert chez GMC, affiche une puissance annoncée à 420 chevaux et un couple de 460 lb-pi. Ces données le plaçaient avantageusement par rapport au moteur V8 Hemi de 5,7 litres du Ram 1500 2024, mais elles sont maintenant dépassées par le nouveau 6-cylindres en ligne de 3,0 litres surnommé Hurricane du modèle 2025, dont la puissance peut atteindre 540 chevaux et le couple 521 lb-pi. Du côté de Ford, le F-150 avec moteur hybride Powerboost propose 430 chevaux et 570 lb-pi. En bref, le GMC Sierra commence à trainer de la patte autant en matière de modernisme que de puissance, d’autant plus qu’il est assujetti à une taxe de cylindrée de laquelle les autres se sauvent.

Ceci n’altère pas ses qualités. Le V8 est souple d’utilisation, avec une puissance qui ne manque jamais. La transmission automatique à 10 rapports l’exploite bien dans la plupart des circonstances, avec douceur et rapidité. Une accélération vive entraîne une rétrogradation convaincante et une bonne réponse mécanique générale. Je trouve néanmoins que le ratio est trop grand entre l’étagement du premier rapport et celui du deuxième. La conséquence est une hésitation à basse vitesse, comme si la transmission ne savait pas à quel rapport se vouer.

L’injection directe, la désactivation des cylindres et le système arrêt/démarrage m’ont fait obtenir une consommation de 12,6 litres/100 km sur une distance de près de 1400 kilomètres. C’est très bon pour un tel camion, avec lequel j’ai remorqué et circulé en ville.

Une suspension sautillante

La version Denali Ultimate soigne l’occupant à bord, mais a également la prétention de bichonner les occupants sur la route avec une suspension magnétique qui ajuste la fermeté en permanence selon les conditions. J’ai toujours trouvé qu’elle améliorait la tenue de route par rapport à une version moins équipée qui est dégarnie d’une telle fonctionnalité, mais je n’ai pas ressenti autant de douceur que ce qu’on retrouve chez Ram, par exemple. Le train arrière demeure sautillant, une situation qui se normalise quand on ajoute du matériel dans la caisse ou avec une remorque, comme je l’ai testée.

La direction demeure un point positif. C’est une amélioration notoire par rapport à celle des précédentes générations, puisqu’elle offre une bonne précision, une bonne rapidité d’action et un bon agrément de conduite général. Elle contribue à diminuer la sensation d’encombrement qui émane normalement d’un véhicule aussi gros. Excellentes notes pour la calibration de la pédale de freinage qui est ferme, rapide et qui inspire confiance.

Si jamais vous avez envie de ne pas conduire, le GMC Sierra peut vous donner cette option sur autoroute et même sur certaines routes séparées avec le dispositif Super Cruise. Je l’ai utilisé amplement lors de ma période d’essai, et je l’ai trouvé plutôt efficace, notamment pour faire des changements de voie de manière autonome et maintenir la cadence de la circulation. Évidemment, il faut toujours porter attention à la route, ce que le système ne manque pas de nous rappeler.

Un prix élevé

Le GMC Sierra que j’ai conduit en 2021 avait un prix de près de 86 000 $. 3 ans plus tard, l’équipement supplémentaire, un rafraichissement esthétique et l’inflation des prix ont fait grimper la facture de 30 % pour atteindre 111 304 $ pour le véhicule essayé. C’est une hausse de plus de 25 000 $, sans qu’on ait l’impression d’en avoir pour ce montant.

Néanmoins, les améliorations apportées en 2022 et en 2023 font du GMC Sierra 2024 un véhicule plus concurrentiel qu’auparavant, dans cette catégorie carrément bouillonnante. Je déplore le prix presque indécent de cette déclinaison et le fait que la suspension demeure aussi bondissante, un désavantage par rapport à la concurrence. Compte tenu de la bonne fiabilité générale du GMC Sierra, c’est un véhicule que RPM recommande.

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